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guerre d'algerie - Page 2

  • Du Touvet (Isère) à Aix-en-Provence : non à de nouveaux éloges de l’OAS

    Communiqué LDH

    Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.


    C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».

    L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.

    La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !

    Paris, le 4 juin 2013

    En complément d'information, voici  un extrait de la biographie de Roger Gavoury, tiré du site de la Société Française d'Histoire de la Police (SFHP) :

    Tué en service commandé, Roger Gavoury est nommé, à titre exceptionnel, contrôleur général de la sûreté nationale, par arrêté du ministre de l’intérieur du 2 juin 1961. Il est cité à l’ordre de la Nation le .Roger_Gavoury_-_Photo_1956_s.jpg10 juin 1961. La teneur de la citation est la suivante : Le Premier ministre, sur la proposition du ministre d’État chargé des affaires algériennes, cite à l’ordre de la Nation M. Roger Gavoury, commissaire divisionnaire, commissaire central du Grand Alger : "Fonctionnaire d’élite, d’un loyalisme absolu à l’égard des institutions républicaines, a toujours exercé ses délicates et périlleuses fonctions avec une compétence et une autorité dignes des plus grands éloges. Nommé à Alger depuis plus d’un an, s’est distingué par son attitude courageuse et son sens du devoir particulièrement élevé et a tenu à rester à son poste malgré les menaces de mort dont il était l’objet. Lâchement assassiné dans la nuit du 31 mai au 1er juin, a droit à la reconnaissance de la Nation."

    Nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret du 4 août 1961. Le mémoire de proposition mentionne : "M. Gavoury, au cours de ses séjours en Afrique du Nord, s’est toujours efforcé de montrer d’exemplaire façon aux populations musulmanes ce qu’elles pouvaient attendre de bénéfique de fonctionnaires français ayant pour but essentiel de faire respecter et aimer leur pays au travers de leur personne." La mention "Mort pour la France" lui est attribuée à titre militaire le 17 novembre 1961, sur avis favorable du ministre des anciens combattants et victimes de guerre.

    Dix personnes impliquées dans son assassinat sont déférées au tribunal militaire par décret du Président de la République du 6 février 1962, parmi lesquelles le lieutenant déserteur Roger Degueldre (alors en fuite), le sergent déserteur Albert Dovecar et Claude Piegts : pour ces derniers, le procès se déroulera au Palais de justice de Paris du 26 au 30 mars 1962. Arrêté le 7 avril 1962, Roger Degueldre sera traduit le 28 juin 1962 devant la Cour militaire de justice, au Fort neuf de Vincennes. Les deux premiers seront fusillés le 7 juin 1962, le troisième le 6 juillet 1962.

  • La guerre d'Algérie est-elle terminée pour tout le monde?

     Le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu consécutif aux accords d'Evian, est entré dans l'Histoire comme marquant la fin de la guerre d'Algérie.

     

    Pourtant, 50 ans après certains refusent de faire de cette date la journée commémorative de cette guerre. Cette attitude montre que la page du conflit n'est pas tournée et que beaucoup gardent encore l'état d'esprit qui régnait alors. Il y avait les bons (les Français et leur alliés) et les méchants (les rebelles, les terroristes).

    Et puis comment reconnaître que la France a perdu une guerre, même si terme n'était pas employé à3927403-5921545.jpg?v=1330523237 l'époque des "événements d'Algérie"? Et comment reconnaître qu'il s'agissait d'un conflit colonial, puisqu'on affirmait alors que "l'Algérie c'est la France"?

    Alors de nombreuses associations d'anciens combattants refusent que le souvenir des morts de cette guerre soit honoré le  19 mars, comme la loi qui vient d'être adoptée le déclare.

    Ils mettent en avant que des combats ont continué au-delà,  et que de nombreux harkis ont été tués après cet accord.  Ils préfèrent garder la date du 5 décembre qui n'a aucune signification historique, si ce n'est l'inauguration du mémorial national.

    Ce jour à Vouziers comme ailleurs, les anciens d'Algérie qui sont dans cette position de refus ont appelé à un rassemblement massif devant les monuments aux morts. Ils étaient assez nombreux à Vouziers, où ce message national a été lu. :

    Message de l’ U.N.C. pour le 5 Décembre 2012.

    Plus de trois millions de militaires de carrière, du contingent, de rappelés, de supplétifs, ont servi la France en Algérie de 1954 à 1962.

    Ils ont accompli honnêtement et courageusement leur devoir. Au péril de leur vie, ils ont construit des routes, ouvert des écoles, des dispensaires et protégé la population des exactions.

    Les traîtres embuscades, les nombreux accrochages de bandes rebelles, ont coûté des pertes importants en vies humaines à l’armée française, jusqu’à la date du « cessez le feu » du 19 Mars 1962 : près de 25.000 tués ou disparus et 60.000 blessés.

    Hélas, ce semblant de trêve, a été en réalité, le début de spoliations, de massacres de milliers de supplétifs, d’innocents qui ont osé afficher leur fidélité à la France, sans oublier les souffrances du déracinement et de l’exil des rapatriés.

    Pire encore, après le 2 Juillet 1962, date de l’indépendance, plus de 500 militaires sont « morts pour la France. »

    Les associations représentatives d’anciens combattants et victimes de guerre ont considéré que ce « cessez le feu »ensanglanté, ne pouvait être retenu pour honorer les morts des combats d’Afrique du Nord. C’est pourquoi la quasi totalité de ces associations, a opté pour le 5 Décembre, jour de l’inauguration du Mémorial national à la mémoire des victimes des combats en Algérie, Tunisie et Maroc.

    Le 5 Décembre, est et restera, le symbole de l’unité du monde combattant.

    Le 5 Décembre, est et restera, l’appel à RASSEMBLER les Français devant les monuments érigés à la mémoire de nos glorieux anciens, pour rendre hommage aux victimes militaires, supplétives et civiles, morts en Afrique du Nord, dans l’accomplissement de leur devoir au service de la France.

    Pierre ANTOINE - Membre du Bureau National.


    Sans faire une explication de texte complète, remarquons que le message dit :

     -"Ils ont accompli honnêtement et courageusement leur devoir. Au péril de leur vie, ils ont construit des routes, ouvert des écoles, des dispensaires et protégé la population des exactions."

    C'est la propagande de l'époque, les gentils colonisateurs qui apportent les bienfaits de la civilisation dans les territoires reculés. Il n'y a pas de revers à la médaille, pas de spoliations, pas de massacres, pas de torture, pas de généraux félons, pas d'OAS.

    -Les traitres embuscades, les nombreux accrochages de bandes rebelles ...

    En face, ils ne font pas de guerre de libération, juste des lâches, des traîtres, des rebelles (qui ont finit pas gagner !).

    -Pire encore, après le 2 Juillet 1962, date de l’indépendance, plus de 500 militaires sont « morts pour la France. »

    Des milliers de supplétifs massacrés, mais pire encore, 500 soldats tués.

    -Le 5 Décembre, est et restera, le symbole de l’unité du monde combattant.

    Le 5 Décembre, est et restera, l’appel à RASSEMBLER les Français devant les monument

    Cet appel à désobéir à la loi est-il digne d'anciens soldats ? Se considèrent-ils comme libres ou pas d'appliquer un texte législatif selon qu'il leur plaise ou non ?


    017032012092328000000memvivefralgkok.jpgCe message partisan a été lu publiquement au cours d'une cérémonie officielle, en présence du Sous-préfet.

    Il n'est pas normal de tolérer une telle remise en cause d'un  texte législatif voté par les représentants du peuple, lors d'un moment officiel.

    Il n'est pas normal que le révisionnisme historique dont fait preuve l'appel reste sans réponse et soit considéré comme une opinion normale, voire patriotique. La vérité est parfois dure à admettre, mais il est intolérable de falsifier ainsi les faits historiques afin de s'auto-justifier.

  • 17 octobre 1961 - 17 octobre 2012, 51e anniversaire d'un crime d'Etat

    Appel pour qu'avec le 50e anniversaire de la fin de cette Guerre d’Algérie, les plus hautes autorités de la République reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français.

     

    Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ilsbd-commemore-50-ans-17-octobre-1961-episode-1-L-0msR8q.jpeg défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

    51 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République.

    Voir la suite de l'appel

     

    octobre1961.jpg

  • Les accords d'Evian ont-ils existé ?

    50 ans après la fin de la guerre d'Algérie, cet épisode tragique de notre histoire continue de provoquer des polémiques .

    A cette époque, il ne fallait pas parler de guerre mais d'"événements" ou d'opérations de maintien de l'ordre. Les autorités ne pouvaient avouer ouvertement qu'une guerre civile était en train de se dérouler de l'autre côté de la Méditerranée. Mais l"Algérie, c'est la France" comme ils disaient, cette guerre pouvait donc n'être qu'une guerre civile, et elle a bien failli finir ainsi avec le putsch des généraux.

    Le 50ème anniversaire de la fin des combats est commémoré avec discrétion, aussi bien en France qu'en Algérie. C'est la preuve qu'après toutes ces années, les esprits ne sont pas apaisés, et que beaucoup préféreraient qu'on oublie tel ou tel aspect de cette guerre.

    Pourtant des milliers de jeunes Français ont passé des mois de service militaire en Algérie où ils ont été témoins d'actes terribles. Et de nombreux combattants ont laissé leur vie pendant ces années où les attentats, les exécutions sommaires ont donné une résonance particulière à ces disparitions. Comme presque toujours dans l'Histoire, il n'y avait pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre. On ne peut pas simplifier ainsi des années d'affrontement. Il est cependant utile de rappeler qu'un camp se battait pour l'indépendance de son pays et l'autre pour le maintien d'une domination coloniale. Au delà des destins personnels ce contexte général est incontournable.

    A Vouziers, une association de fait à vue le jour pour marquer les 50 ans des accords d'Evian qui ont mis fin à la guerre. ( association de fait et non de fête comme l'écrit notre toujours festif confrère L'Union).

    Elle a organisé à cette occasion différents rendez-vous qui sont rappelés ci-dessous.

    Evian a.JPG

    Ce qui ne plaît manifestement pas à tous, puisque des affichettes sont collées en ville, à côté de celles qui appellent aux différentes manifestations prévues.

    Evian b.JPG

     

    Après tout chacun est libre de célébrer ou pas ce qu'il souhaite, dans la limite du respect des règles de la vie en société. Mais pourquoi vouloir nier un événement qui a bien existé et qui a une place importante dans l'histoire ? Va-t-on retirer Azincourt ou Waterloo des livres d'histoire, ne plus étudier la guerre d'Indochine parce que Dien Bien Phu a été une terrible tragédie pour l'armée française . Ce serait ridicule, et il y a souvent plus à apprendre de ses défaites que de ses victoires. Occulter ce qui ne nous fait pas plaisir dans le passé ne permet  pas de comprendre ce qui est à l'origine des faits, interdit toute évolution positive des mentalités et nous condamne tôt ou tard à reproduire les mêmes erreurs.